mardi 3 janvier 2012

L'ostéo-psychopathe.

Maintenant que j’avais de belles semelles (souvenez-vous, Si t'as mal à la tête, fais-voir tes pieds) , il me fallait un petit check-up ostéopathique m’avait dit le Dr Toubib.

Mouais.

J’en avais déjà vu des ostéos, mais j’étais tombée sur de rudes guignols. Entre l’un qui balade ses mains à 30 cm de mon corps avec des histoires d’ondes, l’autre qui en est venu à tortiller mes cheveux pour redresser mes chevilles et un dernier qui voulait faire un nœud avec ma jambe pour soulager mes douleurs dentaires, franchement, j’étais pas emballée.

Et puis on m’en a conseillé un nouveau. Efficace, qui disaient, les gens.

J’appelle. Il est 15h15.
« Qu’est-ce que vous faites à 16h ?
- Euh
- Bien ! Venez ici. »

Bon.

Mais du coup pas le temps pour une douche, une culotte propre ou des chaussettes sans trous. Pas grave, j’y vais pour mes maux de tête.

Enfin je croyais.

Je sonne. Un monsieur, tout ventre poilu dehors, m’ouvre. Me v’là bien. Il a quand même une chemise, mais elle a divorcé des boutons. Malin, il l’a coincée dans son pantalon, pour qu’on croit qu’elle ferme quand même. Enfin, surtout dans sa braguette. Et elle doit être contente de me voir parce qu’elle passe son nez pour me dire bonjour elle aussi. Enfin, j’espérais que ce soit bien la chemise.

Il me pose 2-3 questions. Antécédents, accouchement, transit (???). On en vient aux semelles. Il m’ordonne de me déshabiller.
« Vous êtes sûr ?
- Vous voulez m’apprendre mon métier ? »

Pfffffffffffff Encore un drôle.

J’ai ma plus belle culotte. Celle dont les élastiques pendouillent hors du tissu, on se demande même comment elle reste en place. Mais je suis épilée, c’est déjà ça.
« Mettez-vous là, dos à moi »
Et puis il s’assoit. Sur une espèce de marchepied. Il a son nez à hauteur de mon anus. Décidément….
« Penchez-vous en avant.
- Vous êtes sûr ?
- Vous allez me demander ça tout le temps ? »

Génial. J’étais en position de tir, il était en position de victime. Heureusement que j’ai arrêté les topinambours.

Il ne dit rien. Me fait m’asseoir. Tripote mes pieds. J’avais dégagé mes mi-bas troués qui faisaient string entre deux de mes orteils. Et puis il a voulu voir ma langue. Je savais enfin quel goût avaient mes pieds.
Il a joué ensuite à la moto avec mes oreilles. J’étais dans la 4ème dimension.

« Je vois ce que c’est, retirez votre slip.
- Hein ???? »

Et en deux temps, trois mouvement, je me suis retrouvé avec un doigt (dont je ne savais plus trop d’où il venait ni s’il était lavé) dans le derrière, et hop v’là qu’il tire dessus. Mon dos fait « crac » et j’ai l’anus en feu.

« Bien. Allongez-vous.
- Euh, je peux remettre ma culotte ?
- Evidemment ! »

Pourvu qu’il ne veuille pas revoir ma langue.

Et là hop, il me chope un bras, un pied, deux cheveux et c’est parti pour une séance de catch. Il se jette sur moi, me retourne (et puis rien, hein, n’allez pas imaginer d’autres trucs!), nouvelle contorsion. J’ai mon genou dans ses coucougnettes, sa bedaine qui s’étale sur la mienne, son aisselle sur mon nez, je ne veux même pas savoir où il a mis son fameux doigt qu’il n’a toujours pas lavé. Ca craque dans tous les coins, j’ai l’impression d’être une chips.

« Voilà. C’est fini ».

Chouette. J’ai mal partout. Je croyais qu’il allait me soulager…

Il me redemande, « pour vérifier », de me remettre en position « nez dans ma lune ». « Parfait ».

Je paie. Il me raccompagne. On se revoit dans un mois. Il est fou.

Sur le pas de porte il me hurle qu’ « Au fait, je vous ai déconstipé ! ». Sans déconner ? Vu là où il met ses doigts, je m’en étais doutée. Et tout le monde dans la rue le sait maintenant d’ailleurs. J’essaie de me persuader qu’il se lave les mains entre chaque patient (merde, ma langue quoi !!!!).

Je sais pas pourquoi, mais entre le gynéco, le dentiste, lui, j’ai vraiment l’impression d’avoir été un collier de perles qu’on a enfilé par tous les trous dans une vie antérieure….

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