mardi 1 novembre 2011

"Ô Monsieur Sulli".....

Aaaaaaaaaaaaaaaah, rien de tel, quand on a une pause, que de manger un carré de chocolat ! Comme ça, sans se faire crier dessus par obstétricien qui ne vivra jamais les 9 mois que vous vivez tout simplement parce qu’il a un pénis ! Un mec, qui veut vous voir grossir sans grossir ! Vous voir prendre du bide sans prendre un gramme, même mieux, en en perdant ! Et qui, pour ça, vous inflige le supplice de la balance à chaque rencontre, parce que se balader cul nu dans son cabinet à chaque fois ne suffit pas à l’humiliation !
Alors quand le braillard est là, il est temps de crier VENGEANCE ! de se jeter sur le chocolat pour oublier toutes ces maltraitances de ce gugus en blouse blanche !
Parce que quand on est enceinte, on vous dit « profitez de votre grossesse, vous verrez, c’est un moment magique, 9 mois de plénitude ». Sauf qu’on ne vous lâche pas la grappe. Jamais ! Piqûre par-ci, test par là, échographie, écartement de jambes…. C’est sûr qu’on doit en profiter hein, y a rarement autant de monde qui vient vous trifouiller sur un temps si court !
L’un de mes meilleurs souvenirs est le fameux test O Sullivan. Celui qui sert à dépister le diabète ou qui rend diabétique, au choix…
Tous les mois, il fallait que j’aille au labo de toute façon, pour la toxo, donc là, je me réjouissais, j’allais pouvoir y rester plus longtemps et tailler une bavette à la laborantine, seconde meilleure amie après la cuvette, vu le nombre de fois où on se voyait.
Cette fois-ci, je devais être à jeun. Maintenant que je ne vomissais plus, que je pouvais me nourrir, ben non, c’était interdit.
Ce test, c’est mieux qu’un manège. Vous pointez et c’est comme si vous décrochiez le pompon pour un deuxième tour gratuit, une heure après. On vous donne une bouteille avec ladite dose de sucre, goût « orange » pour mieux le faire passer (qui disaient). Quand on a un reste de gerbe, ça devient suicidaire. Vous attendez 60 minutes puis deuxième piquouze (cool on a deux bras, je suis sûre qu’ils ont été créés pour ça !). Vous rentrez chez vous, et là vous tournez de l’oeil car après la charge, la décharge et l’hypoglycémie vous achève. Le soir, vous allez chercher les résultats. Un taux. Mouais, mais ça veut dire quoi ce taux ???? La laborantine vous explique que « oh là là, c’est élevé ça, vous allez devoir arrêter le sucre et vous mettre au régime, prendre de l’insuline, parce que sinon, c’est pas bon pour le bébé.» Trop bien, vous rendez toute votre énergie dans la cuvette pendant 4 mois, vous n’êtes plus que l’ombre de vous-même car bébé pompe ce qui reste, et là que vous croyiez qu’enfin vous alliez pouvoir ingurgiter un petit quelque chose et le GARDER, eh bien NON ! Vous serez à la diète. Même dans le ventre, un enfant vous retire le pain de la bouche ! Heureusement qu’il reste l’amour….
Du coup, vous vous voyez déjà manger 3 feuilles de salade javellisées (toxo oblige) à chaque repas alors que vous rêviez de pâte à tartiner, de bavarois à la fraise, de Paris-brest, de Tropézienne, de Baba au Rhum (ah non c’est vrai, PAS D’ALCOOL) …. Là, vous recevez un courrier de gynéco, qui vous dit que, finalement, votre test, c’est trop de la balle, vous n’encaissez pas le sucre et pour le prouver, vous allez en avaler davantage pour qu’on soit bien sûr. Et pour ça, rien de mieux qu’une petite piquouze toutes les heures. Petit calcul rapide : le test dure 3 heures, donc 4 piqûres. Cette fois ça y est, y a plus assez de bras.
Donc rebelotte, un bécot à la laborantine que vous voyez décidément plus que votre mère, et c’est parti pour le premier prélèvement. Ma chance légendaire a voulu que ce jour là, ce soit une infirmière stagiaire qui s’occupe de me trouer. Elle a donc choisi un tronc d’arbre en guise d’aiguille, a cherché (longtemps) ma veine, l’a perdue, l’a claquée (punaise ça fait mal), m’a souri et a recommencé. Ca promet. Là, on passe à l’ingestion de 100 g de sucre (soient 2 bouteilles, yessssss c’est la fête !). Amis du vomito bonjour, les dents qui baignent dans le jus c’est trop bon. Et on n’a bien évidemment pas le droit de boire autre chose pour faire passer le goût…. Bonne nouvelle, on m’apprend aussi que je vais devoir faire pipi toutes les heures dans un truc en plastique aussi grand qu’un tupperware de Barbie. A jeun depuis la veille avec juste 100ml de glucose, à mon avis, je ne vais pas pisser des litres, mais pour viser 3 gouttes avec un moufflet qui sous-marine sous le nombril, on va se marrer !
On m’installe dans une salle de prélèvements inutilisée avec un siège qui s’allonge. Je me vois déjà faire la sieste mais pas le temps de rêver qu’on vient voir sans arrêt « si vous allez bien »… je me demande s’ils ne vérifient pas si je ne leur pique d’autres bouteilles….
Je m’occupe comme je peux avec mes journaux à cancans, mais le plus marrant c’est quand même d’écouter les commentaires des mémés qui viennent se faire piquer. Ou alors de remarquer qu’il y a des mères plus indignes que moi qui laissent leur enfant seul face à l’aiguille (et qui donc braille ses tripes) sous prétexte qu’elles « n’aiment pas le sang » et courent se cacher sous le comptoir de l’entrée.
60 minutes passent, c’est mon tour… nouveau bras, nouveau tronc d’arbre, nouvelles claques qui se perdent. Un petit pipi dans le tube, un gros sur ma main et hop je retourne faire le poireau. Re-gobage 1 heure puis nouvelle invitation de cette sadique d’infirmière. Elle demande le premier bras que je lui avais présenté : je relève glorieusement ma manche : c’est gonflé et rouge sous le pansement…. « Oh vous marquez vite ! » me dit-elle, « non, c’est fait exprès, pour que vous voyez où elle est ma veine » lui ai-je répondu. Elle a arrêté de sourire mais a repris son tronc d’arbre. Puis re petit pipi dans le tube, un autre sur les chaussures, ceci dit on voit que la réserve s’épuise…. Mais pas l’odeur.
On me renvoie dans ma salle perso. Ca me saoule un peu. Je déverse mon venin comme je peux en téléphonant à ma sœur, mais « elle travaille, elle », donc je raccroche. Je décide de faire une sieste. Mauvaise idée. Mère Piquouze devait sans doute faire des misères à une autre femme qui s’est vengée en lui racontant son accouchement : la douleur, la perf arrachée, le sang sur le mur, le bébé bleu, le placenta explosé par terre, son vomi sur  le visage de la sage-femme, et pour parfaire le tout, le laxatif qu’elle avait pris 2h plus tôt et qui faisait effet à chaque poussée. Et malgré ça, ça avait été le plus beau jour de sa vie. Elle a dû bien s’ennuyer à son mariage ou à chacun de ses anniversaires celle-là…
Du coup j’ai sorti mes écouteurs, en me disant qu’un peu de musique ne me ferait pas de mal, mais mon bourreau ne m’avait pas oubliée et est revenu. Nouvelle piqûre mais pas de nouveau bras, donc elle découvre que sur l’autre aussi « je marque vite ». M’enfin là, son pansement s’était gavé de mon sang et, n’en pouvant plus, avait passé le relais à mon pull. « On va chercher une autre veine »… Pourvu qu’elle n’en trouve pas ! Pas de bol, on n’en a d’autres. Mais comme les miennes ont eu peur d’elle, elle se sont cachées les vilaines, donc forcément, me voilà avec 2 autres explosions avant de trouver la bonne. Elle est aussi douée pour les prises de sang que moi pour changer un joint de culasse. Finalement, son accouchement à l’autre, c’était du pipi de chat à côté de ce fichu test. Manquait plus que j’aie la gastro et je la battais à plate couture !
Tout sourire, l’estropiée de la seringue m’a tendu un nouveau « tube à essai » pour faire pipi. Ah…… j’avais plus de stock….. « mais si, une femme enceinte ça a toujours envie de pipi c’est bien connu !!! » Heu, ça fait 15h que je n’ai rien bu si ce n’est son breuvage infâme. Je me concentre donc pour que mes 3 dernières gouttes aillent bien dans le tube. Pas le choix, pour y arriver, faut que bébé fasse la crêpe. Ca lui plaît moyen de faire ventouse au nombril mais c’est de sa faute, il n’avait qu’à passer derrière…. Bref, un dernier effort et je peux partir ! Ca motive ça ! Après maintes contorsions, un bébé qui a probablement maintenant le visage aplati, des flaques un peu partout par terre et sur mes fringues (ben ouais, en fait y avait plus que 3 gouttes), je lui tends glorieusement mon flacon. Elle me félicite et me décerne le « jeton du chocolat chaud et de la madeleine » en retour. Trop bizarre, je croyais ne pas avoir droit au sucre ???? Je  me précipite vers la machine, avale tout avidement. Je prends mon sac et là Mère Piquouze me nargue une dernière fois en venant me dire au-revoir et merci d’avoir été si indulgente. Elle est vraiment mazo elle, parce que venir voir une femme pleine d’hormones, de sucre et de bébé, à qui on a fait autant de misère, ça frise l’absence de cerveau ! Je remonte mes manches pleines d’urine (on dirait Rambo avec mes 15000 pansements) pour lui serrer la main (tiens, au fait, je me suis lavé la mienne moi ??? je ne sais plus, ou plutôt SI, JE SAIS)  et affiche mon plus beau sourire pour lui dire   « De rien » avant de lui rendre son chocolat et sa madeleine sur sa belle blouse désormais marron, « ça me va droit au cœur », et je suis partie soulagée. Haha, je l’avais eue ma diarrhée, même si elle n’est pas sortie par le bon trou ! yes !
En rentant, contrôle de papiers. Monsieur Képi a vu mes bras, a regardé mes pupilles, testé ma vivacité, juste pour vérifier qu’il n’était pas tombé sur l’héroïnomane du siècle. Déçu, il m’a laissée partir. Pour mon homme, je suis un monstre de courage avec mes blessures de guerre (en même temps, il tourne de l’œil devant un suppositoire. D’ailleurs c’est pas bien ça, il ne faut jamais tourner le dos à un suppo, sinon...!), et pour mon gynéco, quelques jours plus tard, je suis « un faux positif », tout va bien, le second test a juste servi à prouver que le premier ne prouvait rien…

3 commentaires:

  1. Aaaaaaaaaaaaah ce fameux test! Que de souvenirs! lol

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  2. Je suis un homme, mais mort de rire, ma copine va se marrer dans quelques mois...

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  3. J'espère pour elle que ça ne se passera pas comme ça! En tout cas je lui envoie plein de courage (au cas où) et de compassion mais avec un peu d'humour et si elle pense à moi (héhé on sait jamais hein) elle en rigolera peut-être! ;)

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