mardi 14 février 2012

La mare aux ouin-ouins.

Aujourd’hui, il fait soleil. Chose tellement rare que quand il fait soleil, la famille ne sent plus péter et sort de son trou.

Et va voir les canards.


Et quand on sort, ça plaisante pas. On se met sur notre 31. Les Bidochons peuvent poser chez Vogue et nous, dans Tata Yoyo magazine.


Celle qui craint le pâté, c’est BB1.

Franchement, dans 16 ans elle m’en voudra de l’avoir habillée comme ça. Privilégier le pratique à l’esthétique, faut dire, c’est pas très malin. On aurait dit Ramoutcho Duss qui chantait « fous ta cagoule, pays merveilleeeeeeeeeeuuuuuuuuuuxxxxxx !!!! ».


Arrivés à l’étang, les canards ont piqué un fou rire en voyant la dégaine de mon mini-moi. Et aussi parce qu’il avait plu. Hier. Et que du coup, par terre, c’était Jurassic Park. Que zhom s’est vautré dans la mélasse et la fiente autochtone dès l’ouverture de portière. Il se met à marcher comme Robocop en craignant pour sa coquillette en cours de congélation.


Tout le monde descend. Pas la peine de sortir la poussette, je dégaine le Mei-Tai. Je m’éclate avec les lanières qui traînent par terre et un BB2 tellement couvert qu’il ne rentre pas dedans. On tire, on pousse, on tasse. Résultat : je suis un monstre à deux têtes, zébré de je-ne-sais-quoi (enfin, de tu-sais-quoi). BB2 devait être dans mon dos, il finit au-dessus de ma tête et me fiche des claques sans vergogne. Ca, on en reparlera dans 10 ans, mon petit père….


Nous voilà partis vers les jeux. Ca glisse. BB1 refuse de refuse de marcher sur les cailloux, tente la terre, smurfe dans tous les sens et VLAN, planté de dents dans le gazon.


Tentative de mise sur pied. Echec. On verra la trace du raclage des didiques dans la terre, et la terre qui manque dans la couche du lendemain.


Je relève mon monstre. Entre l’herbe et la boue, elle pouvait tourner une pub pour Cof*dis.


BB2 fait du rodéo là-haut, se penche en avant, en arrière, bref il est le roi du monde… Ses renvois coulent dans mon cou. Du coup, je le passe devant. Trop bien, il chope mes joues, mordille mon nez, bave sur mes lunettes et continue ses claques de dingole.


BB1 m’attire vers le tourniquet. On monte, on tourne, on vomit, on est content.


On part faire le tour du parc.


BB1 ne se risque plus dans la pelouse mais veut ramasser les cailloux. Au bout de 30m, forcément, je n’ai plus assez de mains, de poches, de capuches, de bottes, elle hurle. Pour la faire taire, on invente un jeu : shooter dans les mottes de terre. Elle préfèrera les crottes de chien.


On arrive du côté des canards, pour la calmer, on sort le pain.


« Tu vois, le pain, tu le prends et tu le jettes aux canards ? Tu as Compris ?

- Nin, pas pain ouin-ouin ! »

Et elle commence à casser la croûte.


Elle finit par piger, lance du pain et BING dans la tronche à mamie.


Tant pis pour cette brave dame, elle n’avait qu’à venir voir les canards un autre jour.


Autre lancer, nouveau planté de dents. BB1 braille, BB2 se marre, ça me gonfle de prendre des torgnoles.


Papa se décide à lancer du pain lui aussi.


« Regarde, ma fille, papa il est fort, le pain il le lance loin ! »


Ouais.


M’enfin il a l’air con là quand même. Il aurait pû lancer moins loin et éviter le planté de dents lui aussi…


« Hahahaha, maman, agad ! Papa, caca ouin-ouins ! »


On était là à se bidonner comme des sauvages. Sauf que dans son élan, zhom a quand même explosé le sac à pain et là y a un bataillon d’oies qui vient de lancer l’assaut.


Ca déconne pas. On se met à courir comme des déglingués. On abandonne le sac, le pain, mamie (ouais je sais c’est lâche, mais bon, on la connaît même pas !).


BB1 tartine le siège, les fenêtres, ses oreilles, son frère. J'ai un nez de poivrote et les joues de Supertomate. Zhom schlingue à des kilomètres mais démarre et pulvérise boue, gadoue et tutti quanti sur une mamie qui pour finir, court comme un lapin.


On arrive à la maison. Je fais couler le bain.


« Bain ouin-ouins ta ! » et voilà que flottent, dans la mousse, un canard en plastique, du pain, un manteau, une botte.


Ca servait à rien d’aller là-bas….

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